Jovenel Moïse a reçu le mardi 21 mai, en sa résidence, une délégation de « l’Overseas Private Investment Corporation » (OPIC, agence américaine de promotion des investissements privés à l’étranger). Au cours de cette réunion de travail, les deux parties (haïtiennes et américaine), ont exploré des possibilités d’investissements et d’accompagnement du secteur privé dans la création d’emplois. Cette délégation est présidée par David Bohigian, président par intérim et directeur général. Celui-ci, à l’issue des discussions, a confié avoir eu une très bonne réunion avec le président de la République et son cabinet.
David Bohigian a indiqué que cette visite avait été décidée par le président Donald Trump qui souhaite que la délégation étudie comment favoriser un climat d’investissement en Haïti. « Le président (Jovenel Moïse) nous a dévoilé ses priorités dans les secteurs tels que l’agriculture, le tourisme, l’énergie, entre autres. Ce sont des secteurs porteurs», a-t-il ajouté. Après avoir rencontré le chef de l’État et plusieurs membres du gouvernement, David Bohigian a annoncé qu’il allait s’entretenir avec des membres du secteur des grandes entreprises et aussi des petites et moyennes entreprises. « Ces rencontres nous permettront de voir comment aider à attirer des investissements dans ces secteurs. Ce afin de créer des opportunités et des emplois en Haïti », a expliqué M. Bohigian.
Le président de la République a publié une photo-souvenir de cette réunion de travail entre les deux parties sur les réseaux sociaux. Selon Jovenel Moïse, cette rencontre est le fruit de sa dernière visite à Mar-a-Largo (Floride) où il s’était entretenu avec le président américain Donald Trump. « Nos pourparlers avec l’OPIC sont rassurants, en termes de perspective d’emplois », s’est réjoui le chef de l’État.
De son côté, Le chancelier haïtien, Edmond Bocchit, dit espérer que cette première visite apportera des résultats positifs. « J’espère que le gouvernement pourra créer un environnement favorable à l’investissement afin que le secteur privé haïtien en partenariat avec les secteurs privés de l’étranger puissent créer des emplois, notamment pour nos jeunes qui veulent perdre espoir », dit-il.
Selon un communiqué publié sur le site de l’ambassade, cette délégation devrait se rendre également aux Bahamas, en Jamaïque, en République dominicaine et à Ste. Lucie.
« Bohigian conduit une délégation de l’OPIC de haut niveau dans les Caraïbes afin d’explorer les possibilités d’investissements dans l’énergie et d’autres secteurs importants, de renforcer les relations avec des pays partenaires essentiels pour le maintien de la stabilité et de la sécurité dans les Amériques. À cette occasion, la délégation rencontrera des membres de haut rang des gouvernements et des chefs d’entreprise », peut-on lire dans ce communiqué.
Guichard Doré, conseiller du président Moïse, a fait un compte rendu de cette réunion de travail au Nouvelliste. Selon lui, il y a des perspectives d’investissement après cette rencontre. « L’OPIC dispose d’une portefeuille de 60 milliards de dollars pour des projets d’investissement dans les 5 pays (Haïti, Jamaïque, République dominicaine, Bahamas et Sainte-Lucie). En ce qui concerne Haïti particulièrement, il y’a une portefeuille de 3 à 5 milliards de dollars pour les deux prochaines années. Maintenant, il reste au secteur privé de monter des projets pour ces investissements », a-t-il expliqué, rappelant qu’il s’agit d’une offre du président Trump à ces pays de la Caraïbe.
Guichard Doré a indiqué au journal que le président Jovenel Moïse a fait part de ses secteurs prioritaires d’investissements privés. Il s’agit, selon lui, de l’agro-industrie avec en perspective la valorisation de 450 000 hectares de terre. De plus, il y a les infrastructures avec la proposition de construire un port de transbordement au Môle Saint-Nicolas. Les autres secteurs prioritaires sont le logement, le tourisme et l’énergie.
Cette manifestation d’intérêt de l’OPIC pour favoriser un climat d’investissement en Haïti n’est pas nouvelle dans les annales des relations entre les deux pays. Beaucoup de promesses mais peu de concrétisation. Questionné sur ce qui pourra faire la différence cette fois, Guichard Doré croit que le contexte est différent. « Cette région est convoitée par d’autres puissances. Les États-Unis veulent sécuriser leur arrière. De plus, les pays concernés ont des liens avec les États-Unis. Il y a une certaine volonté affichée de la part du président Trump. Et celle-ci a été démontrée par la délégation de l’OPIC », assure Doré.
Jean Daniel Sénat
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