La PNH dresse dimanche soir un bilan partiel de la journée de manifestations générales pour exiger le départ du président Jovenel Moïse, impliqué dans le gaspillage des fonds Petrocaribe, selon la Cour Supérieure des Comptes. Le nombre de détenus est porté à 12, a confirmé le porte-parole de la Police, Michael-Ange Louis Jeune, contacté par Rezo Nòdwès
Dimanche 9 juin 2019 ((rezonodwes.com))–Des données communiquées par la police haïtienne, lors d’un point de presse, ont fait état de deux personnes tuées par balles, dimanche lors des premières manifestations populaires contre le régime en place à Port-au-Prince, depuis la publication de la deuxième partie du rapport de la Cour des Comptes.
Le porte-parole Michael-Ange Louis Jeune a affirmé que quatre personnes dont un policier étaient blessés poursuivant qu’il y a eu une douzaine d’arrestations qui ont été effectuées au niveau des dix départements géographiques du pays.
« Deux maisons incendiées, un véhicule de la police endommagé« , ces données, selon la police, s’ajoutent au bilan partiel des pertes matérielles et humaines enregistrées au cours de cette journée de manifestations générales où des milliers de citoyens ont pris part à travers tout le pays pour contraindre le président Jovenel Moise à la démission. Son nom, rappelons-le, est cité dans le rapport de la Cour des Comptes comme étant un de ceux qui ont bénéficié des fonds de Petro Caribe pour des travaux non exécutés.
Une foule de manifestants qui ont tenté de traverser le blocus de la police dans le secteur de Pélerin 5, où réside le couple présidentiel, ont été repoussés par les agents de l’ordre.
Au Champ-de-Mars, des manifestants ont lancé des jets de pierres en direction des locaux de l’ambassade de France, située rue Capois près de l’établissement secondaire Collège Saint-Pierre. Des vitrines du ciné Triomphe rénové, avec une partie de fonds de Petro Caribe, ont volé en éclats. Ensuite, non loin de cet immeuble, la police nationale haïtienne avec des éléments accusés d’être des enrôlés de la Garde présidentielle, a utilisé des gaz lacrymogènes et tiré à hauteur d’homme pour disperser les manifestants qui souhaitaient parvenir jusque devant le Palais présidentiel, corde à la main.
Il a fallu l’arrivée des premières gouttes de pluie déversées sur Port-au-Prince, en fin d’après-midi du dimanche, pour tempérer l’ardeur des protestataires et les contraindre à vider les lieux tout en promettant de reprendre la mouvement là où il a été prématurément suspendu par les forces de la nature.