Maisons d’édition, imprimeurs, auteurs, conteurs, comédiens, marionnettistes, prestataires culturels qui recréent le climat du plaisir de lire et d’explorer des jeux éducatifs sur Internet ont pris rendez-vous à l’Heure du conte.
Madame Roger, le personnage emblématique qui ouvrait tous les ans, à Pétion-Ville, la fête du livre jeunesse d’EDITHA chez les Frères de l’Instruction chrétienne, prendra toutes ses aises sur les planches de l’avenue N, pendant deux jours, chez les frères de l’École Saint-Jean l’Évangéliste.
De petites saynètes, concoctées dans le laboratoire de création de madame Franck Paul au Collège du Canapé-Vert (CC-V), servent de porte d’entrée à toute une série d’histoires qui met au centre une femme plantureuse et généreuse qui ne fait pas économie de son humour et de sa joie de vivre à toute épreuve. La petite troupe de scène du CC-V ne manquera pas de chanter des airs à la gloire de madame Roger.
L’agence magique de Nathalie Adam Carmant, comme à l’accoutumée, plongera les enfants dans un monde féérique dominée par des bons et des méchants. Dans les jeux qu’elle a sélectionnés, les enfants suivent un parcours initiatique avec les personnages. Après mille et une péripéties, le juste triomphe des méchants. Et, comme toujours, les enfants se situent du côté de la lumière qui propulse vers l’horizon de la justice et du bonheur.
Nathalie, cette petite boule d’énergie, présente avec son agence dans les foires du livre jeunesse, revient avec son livre de contes, Le crayon magique, sous un nouveau label : Maison d’édition Toussaint (MET). Cette édition qui accompagne nos auteurs s’est offerte le service de Vladimyr Joseph, excellent dessinateur, qui a pris le livre comme un lieu d’expériences sensibles pour mettre en scène les personnages. Vladimyr recrée en couleur à travers des traits stylisés une œuvre qui provoque de l’émotion. Avec Le crayon magique, ses dimensions esthétiques, MET prend le livre comme un objet d’artiste, pour donner goût à la lecture.
Frantz Toussaint, coiffé du chapeau d’éditeur et d’imprimeur, viendra enseigner aux enfants qu’un éditeur est celui qui embrasse tous les métiers afin de donner aux jeunes lecteurs, aiguillés par la curiosité, une idée de toute une machinerie qui tourne et se développe autour de l’objet livre.
Le peintre John Garçon, prix Léonard de Vinci, l’artiste universel 2018, sera dans les murs de Saint-Jean l’Évangéliste, son ancienne école. Il viendra parler de la peinture, cette chose fluide, colorée que les peintres appliquent sur des surfaces que ce soit la toile, le bois, le mur, etc, pour réinventer le monde et le raconter avec des accents narratif, descriptif, figuratif, symbolique, abstrait, spirituel et encore plus. Il sera aussi secondé du professeur Jean Ménard Derenoncourt, un passionné de la peinture qui considère cet art comme le plus beau métier du monde.
Madame Paula Clermont Péan de Pye poudre, auteure de « Le chant de Miraya ou l’apparition de l’Assòtor » et « Qui a ramené Miraya ? » viendra créer le cercle magique à L’heure du conte. Cette grande conteuse enchante son auditoire dans les séances où la parole déploie ses ailes pour s’envoler au pays féérique qui met des étoiles dans les yeux des enfants.
Le Réseau haïtien de journalistes en santé (RHJS) s’associe pendant deux journées à Saint-Jean en vue d’animer Timoun jounalis/Enfants journalistes, une série de séances d’atelier d’écriture et de lecture. Dans le cadre du 30e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant initié par l’Unicef, le RHJS présente un programme ludique où les enfants apprennent les règles de base du journalisme à travers la brève et aussi les droits des enfants.
Dangelo Néard présentera la lecture comme un acte de liberté, celui qui permet à l’enfant d’agrandir son regard sur le monde. Il lui permet, rien qu’étant assis, de vivre plusieurs vies. Facteur important dans la vie quotidienne, le livre forge l’esprit améliore l’orthographe de l’enfant et l’aide aussi à mieux s’exprimer et à penser.
Pour le responsable de l’École Saint-Jean l’Évangéliste, le frère Junior Pierre, depuis toujours l’école met en priorité la promotion de la lecture, incidence positive pour la formation humaine. L’établissement qu’il dirige ne fait pas d’économie de ressources lorsqu’il s’agit de faire la promotion de la lecture. Ce qui importe est d’initier les enfants à l’échange avec les professionnels de l’écriture. « En dépit des difficultés et les rigueurs de la vie économique, nous avons pensé organiser l’événement encore cette année. Nous n’avons pas eu de sponsors, mais c’est avec les ressources mêmes de l’établissement scolaire que nous organisons cet évènement », a confié le frère Junior.
Claude Bernard Sérant
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